République de Djibouti
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Discours du Président de la République, SEM Ismail Omar Guelleh, à l’occasion de la Journée Mondiale de la Lutte contre la Corruption
09/12/2015

   
Louange à Dieu que la paix et la bénédiction soient sur le Prophète, sa Famille et ses Compagnons,
C’est un grand plaisir pour moi d’être présent parmi vous pour cette journée internationale dédiée à la lutte contre la corruption. Monsieur le ministre de la justice, j’ai répondu volontiers à votre invitation car, en ma qualité du premier magistrat de la république, je suis très sensible à la problématique de la corruption et notamment aux dommages et aux ravages qu’elle peut causer sur notre société. 
 
Mesdames et messieurs,
Les intervenants qui m’ont précédé à cette tribune  ont, avec raison, souligné la permanence de ce phénomène par delà l’espace et le temps. En effet, aucun pays et aucun régime à travers le monde n’est  vacciné contre ce fléau. Aucune institution d’origine humaine ne peut se prévaloir d’être définitivement à l’abri de la corruption. Rien que sur notre continent, l’Afrique, les spécialistes estiment à 20% du PIB le manque à gagner pour le pouvoir public.
Ce constat, Mesdames et Messieurs, nous devons le faire. Non pour nous dédouaner et relativiser la corruption dans notre pays. Ni encore pour  nous ranger derrière la fatalité de ce fléau sous prétexte de son universalité.
 
Mais une fois que nous avons constaté que ce vice est viscéral à l’humaine condition, il nous appartient de rechercher ensemble les moyens de s’en prémunir. Et si on ne fait rien, pour le prévenir, pour le contenir ou pour le traiter, le risque qui nous guette est incommensurable.
 
La corruption peut contaminer toutes les sphères de notre société et se transformer en une épidémie mortelle pour notre république. Des Etats, des républiques et des empires se sont désagrégés dans le passé, faute d’avoir pu lutter efficacement contre la corruption.
 
Alors oui, ne nous voilons pas la face, la corruption existe bel et bien chez nous. C’est une réalité factuelle. Certes, comme toute réalité qui opère hors la loi, il est difficile de la quantifier et de la percevoir objectivement. Mais nous avons beaucoup d’indicateurs et de facteurs qui nous renseignent sur son degré et sa nature.
C’est d’ailleurs, pour cette raison que le gouvernement met en place des instruments et des dispositifs de lutte contre ce fléau. La commission de lutte contre la corruption que nous avons crée récemment fait partie de cette panoplie de mesure. Je reviendrai tout à l’heure sur son utilité.
 
Mais auparavant je voudrais, mesdames et messieurs, attirer votre attention sur le concept de corruption lui-même  et sur son implication. N’oublions pas tout d’abord que même si la corruption est multiforme, il s’agit, dans tous les cas, d’un délit et que notre législation prévoit des peines et des amendes en fonction de sa gravité. Notre justice se doit d’être exemplaire et de  sévir avec la plus grande sévérité. Non seulement dans l’optique de réprimer mais aussi dans l’objectif de dissuader en montrant que la République ne transige pas avec ces genres des pratiques.
Mais la réponse judiciaire, à elle seule, nécessaire et indispensable est loin d’être suffisante si l’on veut tarir les sources et les ressources de la corruption.
Il faut lutter en amont et déployer des dispositifs qui annihilent toute velléité de corruption. C’est ce que nous avons fait par exemple lorsque nous avons rendu obligatoire les concours pour  les recrutements dans la fonction publique. Nous avons réduit ainsi, les interventions, les pistons et je ne sais encore quels autres favoritismes qui octroyaient des passe-droits et qui étaient parfois sources de grandes injustices entre nos concitoyens et nous continuerons à renforcer ce dispositif. De la même façon, nous avons mis en place la cour des comptes pour que le denier public ne s’évapore pas dans des écritures comptables.
Et mêmes si l’institution a pris du retard sur son agenda suite à l’incendie et au changement de siège, le gouvernement attend beaucoup de la cour des comptes. Car la transparence et la traçabilité  des deniers publics sont des leviers  importants de bonne gouvernance et de lutte contre toute forme de  corruption. L’inspection générale de l’Etat participe aussi de cette logique.
 
 
Mesdames et messieurs,
 
J’ai commencé cette intervention  en qualifiant la corruption d’un vice. Il n’y a pas de petite et de grande corruption. Il n’y a pas une corruption active plus virulente et une autre passive plus excusable. C’est un ensemble, nocif pour les individus et pour la société tout entière. Car la corruption sape avant tout les piliers de notre Etat et de notre Economie et par  conséquence de notre Nation. Cette corruption s’attaque directement des fois à ce qui fait l’essence même de nos contributions patriotiques lorsqu’il s’agit de l’impôt et de la fiscalité.
 
Car l’industrie de la corruption est devenue tellement sophistiquée aujourd’hui qu’elle peut aussi prendre la forme d’évasion ou d’optimisation fiscale. Il nous faut, là aussi, être vigilent.
Par ailleurs, le guichet unique pour l’investissement peut constituer une partie de la solution. Car la lutte contre la corruption, c’est aussi notre crédibilité, celle d’un Etat viable, sécurisé, donc attractif pour les investissements étrangers. C’est pourquoi j’exhorte les responsables concernés à s’activer davantage dans la mise en place du guichet unique.
Mesdames et Messieurs, dans cette panoplie d’institutions et de mécanisme de lutte  anti-corruption  que je viens d’évoquer, la nouvelle venue, la Commission a toute sa place. Elle a toute sa place parce qu’elle a ses propres spécificités et ses propres missions. Elle est constituée des personnalités d’horizons divers et dont les compétences et l’intégrité morale font l’unanimité. Monsieur le Président de la commission,  soyez assuré que le gouvernement sera à l’écoute de vos observations et de vos recommandations et qu’il n’hésitera pas à traduire en projet de loi si nécessaire.
 
Mesdames et messieurs,
 
Je ne voudrais pas terminer cette intervention sans mentionner le rôle des acteurs non étatiques comme la société civile et les médias dans la lutte contre la corruption. En effet, par leur travail de sensibilisation, de vulgarisation et d’alertes citoyennes, la société civile et les médias peuvent  nous aider à rompre la chaine de la corruption.
 Je vous remercie.
 
 





 
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Travaux de la 7ième séance du Conseil des ministres du 26/04/2022
  1. Projet de Décret portant renouvellement des membres du Conseil d’Administration de l'Agence Nationale des Personnes Handicapées.
  2. Projet de Décret portant inéligibilité à la Commande Publique.
  3. Projet d’Arrêté portant nomination des membres du Comité de Règlement des Différends.
  4. Projet de Décret portant ouverture des listes électorales.
  5. Projet d’Arrêté portant affectation d’une parcelle de terrain au profit du Ministère de la Défense.
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