Le Président de la République, M. Ismaïl Omar Guelleh, a participé aujourd'hui à l'invitation du Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, à un sommet au siège des Nations Unies consacré aux femmes et aux enfants .
Le Chef de l’Etat a prononcé un discours à l’occasion de cette réunion de haut niveau du mouvement global "Chaque femme, chaque enfant", lancée par M. Ban lors du Sommet des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) en septembre 2010. La campagne "Chaque femme, chaque enfant", rappelons-le, est un partenariat mondial qui vise à mobiliser et intensifier les actions nationales et internationales en faveur de la santé des femmes et des enfants. Dans ce discours, le Président Guelleh est revenu sur les avancées majeures survenues à Djibouti depuis son accession à la magistrature suprême en 1999, et ce en matière d’intégration de la femme dans le processus de développement de notre pays.
«Depuis 1999, a-t-il dit, mon Gouvernement n’a cessé d’œuvrer pour la Djiboutienne, pour son autonomisation économique et sociale, pour son intégration dans l'environnement politique et institutionnel, rendant pleine sa participation au devenir du pays». «En termes de perspectives, mon Gouvernement envisage de poursuivre la marche et procéder à une accélération de l’institutionnalisation du genre et renforcer l’autonomisation de la femme par l’émergence d’un entreprenariat féminin fort et viable», a fait savoir le Chef de l’Etat. L’ADI reproduit en intégralité cette allocution du Président de la République.
«Louange à Dieu que la paix et la bénédiction soient sur le Prophète, sa Famille et ses Compagnons,
Monsieur le Président,
Excellences, Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etats et de Gouvernements,
Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies,
Mesdames et Messieurs,
L’intégration de la femme dans le processus de développement d’un pays, même si elle est le fruit d’un long plaidoyer qui a pris de l’ampleur au début des années 90, s’impose aujourd’hui comme une évidence incontournable.
Dans nos sociétés africaines, le rôle prépondérant de la femme n’a jamais réellement été contesté. De tout temps et en tout lieu, elles ont fait la preuve de leur grande valeur dans les secteurs très variés tels le commerce, l’administration, les entreprises, aussi bien par la démonstration de leur compétence à tous les niveaux hiérarchiques que par leur efficacité dans les petits emplois qui constituent un élément important du tissu économique de notre société.
Depuis 1999, mon Gouvernement n’a cessé d’œuvrer pour la Djiboutienne, pour son autonomisation économique et sociale, pour son intégration dans l'environnement politique et institutionnel, rendant pleine sa participation au devenir du pays. Au travers d'un Ministère qui lui est dédié, nous visons à éliminer l’écart existant entre les sexes à tous les niveaux du processus de développement mais aussi, à instaurer un développement durable qui passe par l’institutionnalisation du genre dans tous les secteurs d’activités et la prise en compte des besoins différenciés des femmes et des hommes dans toutes les actions de développement. Nous comptons, à nos côtés, la société civile particulièrement active et sensible aux questions de la place de la femme dans le développement socio-économique de la nation mais également dans la recherche de solutions pour lutter efficacement contre les formes de discriminations basées sur le genre.
En ce qui concerne la lutte contre les violences faites aux femmes, Djibouti s'est doté d'un arsenal juridique pour renforcer la prévention et la répression des actes de violences conjugales. Ainsi ont été prises tant au niveau étatique qu’associatif des initiatives, telles que la création d’une Cellule d’Ecoute, d’Information et d’Orientation (CEIO) en 2007 au sein de l’UNFD, l’adoption d’une loi relative à l’aide judiciaire etc.
Le Code de la famille, promulgué en 2002, comporte également, des dispositions spéciales protégeant les femmes. Cet instrument prévoit le respect et l’égalité dans le couple entre l’Homme et la Femme. Les mariages précoces et ceux par intérêt en défaveur des femmes sont interdis tandis que l’âge légal pour contracter un mariage est fixé à 18 ans. La femme peut demander, unilatéralement, le divorce sans passer par la famille. L’acte de répudiation est, quant à lui, interdit par le code.
Il s’agit d’une grande avancée pour les femmes, les filles et les mères de famille Djiboutienne, en mettant mon pays parmi les pays musulmans les plus avancés en la matière.
En ce qui concerne les Mutilations Génitales féminines, aujourd’hui plus que jamais, la volonté politique est au centre des actions pour l’abandon total de toutes formes d’excision. Elle s’illustre par l’interdiction de celles-ci par des mesures législatives assorties de sanctions. Mais compte tenu de la nature particulière de l’infraction, nous poursuivons la mobilisation de l’opinion publique à travers l’éducation et l’information afin de parvenir à l’abandon total de toutes formes d’excision.
Mesdames et Messieurs,
Dans le domaine de la représentation de la femme dans les sphères politique et de prise de décision, des réformes législatives ont été entreprises dans le dessein de permettre aux femmes d’accéder aux instances de prise de décision et d’améliorer leur statut social.
Dans le dessein de répondre aux aspirations des Djiboutiens et faire de la République de Djibouti, un pays émergent à l’horizon 2035, nous avons fixé des objectifs, en matière de genre, avec 35% des femmes économiquement indépendantes et 40% des femmes à l’Assemblée Nationale.
En matière de santé, les enjeux majeurs sont d’assurer la disponibilité, l’accessibilité et l’équité dans la prestation de services de santé pour une meilleure amélioration de la qualité de vie des personnes vulnérables. A cet égard, la santé de la mère et de l’enfant est une cible prioritaire de la politique nationale de santé.
En matière d’accès à l’emploi, il n’existe aucune discrimination basée sur les sexes. Les femmes et les hommes ont les mêmes droits sur le marché du travail. A cet égard, au même titre que l’homme, les femmes bénéficient des mêmes rémunérations et avantages à poste et qualifications égales. Les tabous sociaux et culturels pouvant entraver l’accession des femmes aux postes de responsabilité sont combattus.
Pour accélérer l’atteinte de l’objectif 3 du Millénaire pour le Développement à savoir le renforcement du pouvoir économique des femmes ainsi que leur autonomisation, mon Gouvernement a retenu, comme axe prioritaire de sa politique sociale, la lutte contre la pauvreté et a fait du renforcement du pouvoir économique de la femme le volet principal de son action.
La réduction de la précarité de la femme se fait, notamment, à travers la formation professionnelle et la création d’opportunité de travail grâce au développement du micro crédit et de la micro finance, la mise en œuvre d'une Stratégie Nationale de l’Education Non Formelle pour l’éradication progressive de l’analphabétisme.
Mesdames et Messieurs,
En termes de perspectives, mon Gouvernement envisage de poursuivre la marche et procéder à une accélération de l’institutionnalisation du genre et renforcer l’autonomisation de la femme par l’émergence d’un entreprenariat féminin fort et viable. Dans son agenda et dans un contexte mondial nouveau et dynamique, mon pays sait où il va. Les aspirations qui constituent le soubassement de la vision que nous avons de notre avenir, démontrent l’ardent désir de la population Djiboutienne de voir une prospérité et un bien–être partagé à travers la mise en ouvre des stratégies inclusives parmi lesquelles l'égalité des sexes et l'émancipation des femmes.
Je souhaite qu’à l’issue de cette réunion nous prendrons des engagements significatifs pour témoigner de notre volonté de contribuer à la réalisation des objectifs d’équité et d’égalité des genres. Pour terminer, je formule les vœux de plein succès aux travaux de la présente réunion et remercie tous ceux et celles dont les efforts vont contribuer à sa réussite.
Je vous remercie.
FIN DE DISCOURS