Le Procureur de la République, M. Maki Omar Abdoulkader, a tenu jeudi dernier au Sheraton Hôtel un point de presse au cours duquel il a fait le point sur les développements des procédures judiciaires engagées par le parquet, suite aux émeutes du 21 décembre dernier. M. Maki Omar a notamment fait savoir que le parquet djiboutien a engagé ce jeudi des poursuites pénales contre M. Omar Ali Ewado.
« Il s’agit, a-t-il dit, d’un homme de 56 ans, enseignant de son état et disant être président d’une organisation connu sous le sigle LDDH ». Le Procureur de la République a expliqué par ailleurs que cet individu est l’auteur d’un communiqué de presse datant du 26 décembre dans lequel il affirme avoir mené une enquête auprès des familles des victimes, avant de dresser une liste de personnes décédées, blessées, disparues ou encore emprisonnées. « Dans un contexte où des magistrats et des enquêteurs poursuivent un travail minutieux en vue d’élucider la vérité sur les émeutes du 21 décembre dernier, les affirmations du communiqué de Omar Ali Ewado, faute par l’intéressé de rapporter la preuve de la vérité des faits allégués, emportent qualification pénale », a souligné le procureur de la République. M.Maki Omar Abdoulkader a également annoncé l’arrestation hier de l’ancien ministre des Biens Waqfs et des Affaires Musulmans, M. Hamoud Abdi Souldan.
« A l’heure où je vous parle, M. Hamoud Abdi Souldan est sous écrou provisoire au même titre que les autres inculpés", a-t-il indiqué. Le Procureur de la République a toutefois tenu à éclaircir certains détails sur les blessures de l’ancien ministre qui, selon lui, ont été causées par les éclats d’une grenade lacrymogène. « Après avoir bénéficié des soins nécessaires à son rétablissement dans un centre hospitalier, Hamoud Abdi Souldan a été récupéré hier, mercredi 30 décembre 2015, par un officier de police judiciaire agissant cette fois sur commission rogatoire d’un juge d’instruction », a-t-il précisé. Le procureur Maki a conclu ses propos par une mise en garde contre les « agissements délictueux » de certaines personnes qui risquent des poursuites pénales pour cause de diffamations. « Ils sont le fait de personnes qui, au prétexte de l’exercice d’une liberté d’expression, avancent avec des prétendues certitudes des affirmations qui emportent qualification pénale », a-t-il enfin prévenu.
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