JOURNAL OFFICIEL DE LA REPUBLIQUE DE DJIBOUTI

 

Décret n°91-118/PRE portant Approbation du Cahier de Charges pour le Projet de Privatisation de la Société d'Exploitation des Eaux de Tadjourah. ( S.E.E.T. )

 

 

LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DU GOUVERNEMENT

 

VU les lois constitutionnelles LR/77-001 et 77-002 du 27 juin 1977 ;

VU l'ordonnance LR/77-008 du 30 juin 1977 ;

VU le décret n° 90- 0128/PRE du 25 novembre 1990 portant nomination des membres du Gouvernement de la République de Djibouti ;

VU le décret n° 91-057/PRE du 13 mai 1991 portant remaniement ministériel ;

VU la loi n° 191/AN/86/1ère L du 03 février 1986 sur les Sociétés Commerciales ;

VU l' ordonnance n° 78-055/PRE du 04 juillet 1991 portant création de la SEET ;

VU les délibérations du Conseil d'Administration de la SEET en date du 15 mai 1991 ;

VU les délibérations de l'Assemblée Générale de la SEET du 24 février 1990 ;

SUR Proposition du Ministre de l'Industrie et du Développement Industriel, Président du Conseil d'Administration de la SEET ;

Le Conseil des Ministres entendu en sa séance du 30 JUILLET 1991.

 

 

DECRETE

 

 

Article 1er : Les conditions et la procédure de la Privatisation de la SEET sont définies dans le cahier des charges ci-après annexé.

 

Article 2 : Le présent décret sera exécuté, enregistré et communiqué partout où besoin sera. 

 

 

Fait à Djibouti, le 13 août 1991.

Par le Président de la République,

HASSAN GOULED APTIDON

 

 

 

 

CONDITION GENERALE DE L’OFFRE.

 

I. Préambule.

 

Le présent appel concerne la cession par la vente de la société d’Exploitation des Eaux de Tadjourah (SEET), société de mixte appartenant à 95% à l’État et représenté par le ministère de l’Industrie et du développement industriel autorité de tutelle de ladite société.

Le présent document a pour objet de préciser les conditions générales de présentation des offres reçues et reconnues valables par le Ministère de l’Industrie et du développement industriel dénommé MIDI.

 

II. Conditionnement d’Établissement des offres :

 

2.1 Présentation la proposition :

Pour être prise en considérant, la proposition de l’acquéreur doit être rédigée en français et comprend, en plus de la lettre d’accompagnement donnant notamment tous justificatifs et assurance quant à la capacité financière de l’acheteur et son origine de tous pays à l’exception des États de l’Afrique du Sud et d’Israël, les documents suivants :

Pièce n°1 : le projet de ce contrat paraphé et signé à toutes les pages.

 

Pièces n°2 : la soumission et ses annexes :

- pièce officielle de l'autorité de signature.

- cautionnement bancaire.

- certificat de non faillite.

- garantie de capacité financière suffisante.

- garantie technique pour le bon fonctionnement de l’unité de production.

 

Pièce n°3 : les conditions administratives du contrat.

 

Pièces n°4 : mémorandum sur le SEET.

 

2.2 Validité de l’offre :

la soumission engagera l’acquéreur pendant un délai de trois (3) mois à  compter la date limite fixée pour la remise des offres.

 

2.3 Prix :

Les prix de l’offre sont réputés globaux, fermes et non révisables.

 

2.4 Domaines du contrat :

L’offre devra être établie en dollar de l’Etats-Unis ($ US) qui sera la monnaie de compte.

 

2.5 Droit régissant le contrat :

Le droit régissant le présent contrat est le droit de la République de Djibouti.

 

2.6 Cautionnement :

L’acheteur constitue pour le vendeur, dès la signature de la soumission, une caution bancaire représentant dix pour cent (10%) de la valeur de son offre globale dans une banque.

La caution est valable pour une période de trois mois (3), délai de validité de la soumission, à compter de la date limite fixée pour la remise des offres.

 

2.7 Règlement des litiges :

Les litiges éventuels seront jugés, à défaut de règlement à l’amiable, par les tribunaux Djiboutien et selon le droit Djiboutien.

 

 

 

 

Formulaire de cautionnement bancaire

 

Nous soussignés.......................................................................................

Banque ....................................................................................................

Siège........................................................................................................

Représenté par M.....................................................................................

Agissant en qualité de................................................................................

Déclarant nous porter caution....................................................................

Auprès de.................................................................................................

en faveur du gouvernement de Djibouti représenté par le Ministère de l’Industrie et du Développement Industriel (MIDI) à concurrence d’un montant de ........................ représentant la caution bancaire de dix pour cent (10%) de l’offre d’acquisition de la SEET mise en vente par son autorité de tutelle (MIDI).

 

Après mise en demeure à l’acquéreur d’exécuter ses obligations, restée sans effet dans un délai de vingt huit jours (28), nous nous engageons irrévocablement et inconditionnellement à payer à l’État de Djibouti sur sa première demande écrite, toute montant n’excèdent pas la caution.

 

Le présent engagement demeure valable jusqu’à la date du…………..soit trois (3) mois à compter de la date fixée pour la remise des offres sauf réserve ou mise en demeure d'exécuter la caution formulée avant l'expiration du dit délai de vingt huit (28) jours.

 

Fait à ……………….., le ………………..

 

                                                                                                        Signature

 

 

  

REPUBLIQUE DE DJIBOUTI

MINISTERE DE L'INDUSTRIE ET DU DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL

 

APPEL D'OFFRES

PRIVATISATION DE LA SEET

(Société d'Exploitation des Eaux de Tadjourah)

 

CONTRAT

 

Ce contrat a été passé le ……………………………………………

Entre le Gouvernement de Djibouti, représenté par Monsieur le Ministre de l'Industrie et du Développement Industriel,, président du conseil d'administration de la Société d'Exploitation des Eaux de Tadjourah (SEET) objet de la vente,

ci-après appelé vendeur d’une part.

Et ...........………………………………………...........….

………………………………………………………………..

………………………………………………………………..

………………………………………………………………..

ci-après appelé acquéreur d'autre part.

  

Attendu que le vendeur a lancé un appel d'offre pour la vente de la Société d'Exploitation des Eaux de Tadjourah (SEET) appartenant à l'État de Djibouti à 95 %.

Attendu que l'acquéreur a pris connaissance des conditions de la cession, a accepté et soumissionné pour la somme de………….ci-après appelée "Somme contractuelle".

Il a été convenu et arrêté ce qui suit :

1. Dans le présent contrat, les termes et expressions auront la signification qui leur est attribuée dans les conditions du contrat dont il est fait mention ci-après.

2. Les documents suivants sont considérés et interprétés comme faisant partie intégrante du présent contrat :

 

Pièce n°1 : le projet de contrat paraphé et signé à toutes les pages.

 

Pièce n° 2 : la soumission et ses annexes

- pièce officielle de l'autorité de signature.

- cautionnement bancaire.

- certificat de non faillite.

- garantie de capacité financière suffisante.

- garantie technique pour le bon fonctionnement de l'unité de production.

 

Pièce n° 3 : les conditions administratives du contrat.

 

Pièce n° 4 : Mémorandum sur la SEET.

 

3. L'acquéreur s'engage, par les présentes, à payer au vendeur la somme contractuelle ou tout autre somme qui pourrait être due en vertu des dispositions du contrat aux dates et de la manière prescri­tes.

4. Le vendeur s'engage dans les présentes, en contrepartie des paiements que l'acquéreur lui versera, à procéder au transfert de la propriété matérielle de la société, objet de la présente offre, en faveur de l'acquéreur.

5. Un contrat de vente définitif sera établi entre les deux parties par un notaire à la date convenue et après paiement intégral de la somme contractuelle par l'acquéreur.

6. Les parties ont passé cette convention conformément à leurs lois, statuts ou constitutions respectives, à la date ci-dessus mentionnée. Les signataires suivants dûment autorisés les engagent.


 

 

L’ACQUÉREUR                                                                            LE VENDEUR

 

 

 

 

REPUBLIQUE DE DJIBOUTI

MINISTERE DE L'INDUSTRIE ET DU DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL

 

APPEL D'OFFRES

PRIVATISATION DE LA SEET

(Société d'Exploitation des Eaux de Tadjourah)

 

SOUMISSION ET ANNEXES

 

 

 

A Monsieur Le Ministre de l'Industrie

et du Développement industriel

BP 175 Djibouti

République de Djibouti

 

A……………Le…………….1991.

 

Monsieur le Ministre,

Après avoir examiné les documents de l'appel d'offre et nous être informés des conditions locales, nous soussignés :

 

- Appellation : …………………………………………………………

- Adresse : …………………………………………………………….

- Téléphone : …………………………………………………………..

- Télex : …………………………………………………………………

- No registre du commerce : ………………………………………….

 

1. Proposons d'acheter la Société d'Exploitation des Eaux de Tadjourah (SEET), objet de l'appel d'offre international.

2. Nous nous engageons, si notre soumission est acceptée, à exécuter le contrat en stricte conformité avec les conditions de celui-ci pour la somme réputée nette, globale et forfaitaire, non révisable, exprimée en dollar des Etats-Unis d'Amérique ($ US) :

- Montant en chiffres : ……………………………………………. …..

- Montant en lettres : …………………………………………………..

…………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………

dollars des États-unis d’Amérique.

Nous avons bien noté que la monnaie de paiement sera exclusivement le dollar des États-unis d’Amérique ($ US) et que tous les prix sont exprimés en cette unité.

3. Nous reconnaissons avoir soigneusement étudié l'ensemble de ces documents, disposé de toutes les informations et indications générales qui nous sont nécessaires pour l'exécution du contrat.

4. Jusqu'à la signature du contrat, la présente soumission, associée à notre acceptation écrite de cette dernière tiendra lieu de contrat ferme nous engageant réciproquement. Nous acceptons de rester liés par notre soumission pendant une période de trois (3) mois à compter de la date fixée pour la remise des offres sans aucune modi­fication de son contenu.

5. Nous joignons à la présente soumission :

a) une preuve officielle de l'autorité de son signataire,

b) un cautionnement bancaire d'un montant de …………..soit 10 % du montant de notre soumission, valable trois (3) mois à compter de la date fixée pour la remise des offres,

c) un certificat de non faillite,

d) une garantie de la capacité financière suffisante ou de solvabilité,

e) une garantie technique pour le bon fonctionnement futur et la continuité de l'unité de production,

f) le présent envoi comprenant l'ensemble des documents constitutifs du contrat et ses annexes.

 

A……………….Le…………………….1991

                               (Identité du signataire)

                Dûment habilité à signer la présente

         soumission en vertu des pouvoirs qui lui

         sont délégués (copie pouvoirs annexée)

  

 

 

 

REPUBLIQUE DE DJIBOUTI

MINISTERE DE L'INDUSTRIE ET DU DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL

 

APPEL D'OFFRES

PRIVATISATION DE LA SEET

(Société d'Exploitation des Eaux de Tadjourah)

 

CONDITIONS ADMINISTRATIVES DU CONTRAT

 

 

I. Définitions :

Sous réserve des exigences du contrat, il sera attribué aux termes rencontrés dans le contrat (défini ci-après) les significations suivantes :

1.1 Le vendeur désigne Monsieur le Ministre de l'Industrie et du Développement industriel de la République de Djibouti agissant au nom de l'État djiboutien.

1.2 L'acquéreur ou acheteur désigne la ou les personnes, firmes ou sociétés dont la soumission a été acceptée par le vendeur y compris ses successeurs, ses mandataires agréés et ses représentants personnels.

1.3 Le contrat ou convention comprend les conditions du contrat, la soumission et ses annexes, la lettre d'acceptation et la convention contractuelle (si elle a été conclue).

1.4 La somme contractuelle signifie le montant indiqué dans le contrat.

1.5 Mois signifie mois civil.

1.6 Jour signifie jour civil.

1.7 Écrit signifie toute déclaration manuscrite, imprimée ou dactylographiée.

1.8 Devise étrangère : toute monnaie autre que le franc djiboutien.

1.9 Les mots concernant des personnes ou des parties prenantes désigneront également les firmes et les sociétés.

1.10 Les mots mis au singulier simplement doivent également s'entendre au pluriel et réciproquement lorsque le contrat l'exige.

 

II. Documents contractuels :

2.1 La langue du contrat sera la langue française qui sera la langue faisant foi. Toute correspondance entre le vendeur et l'acheteur sera rédigée en français.

2.2 Le droit qui régit le contrat sera le droit de la République de Djibouti.

2.3 Les pièces constitutives du contrat seront :

Pièce n° 1 : le présent contrat.

 

Pièce n° 2 : la soumission et ses annexes

-pièce officielle de l'autorité de signature.

-cautionnement bancaire.

-certificat de non faillite.

-garantie de capacité financière suffisante.

-garantie technique pour le bon fonctionnement de l'unité de production.

 

Pièce n°3 : les conditions administratives du contrat.

 

Pièce n°4 : mémorandum sur le SEET.

 

En cas de non conformité entre ces pièces ou de divergences d’interprétation entre leurs clauses, les conditions administratives du contrat l’emporteront sur toutes les autres pièces du contrat.

 

III. transfert de la propriété :

Le transfert de la propriété du patrimoine de la société d’exploitation des Eaux de Tadjourah (SEET) à l’acheteur aura lieu après la signature du contrat et le paiement de la somme contractuelle par celui-ci au vendeur selon les conditions des paiement stipulé ci-après.

 

IV. Condition de paiement :

4.1 : Modalités des règlements :

Le paiement sera effectué en une seule fois à la signature du contrat.

4.2 : Monnaie de paiement :

Le paiement sera réalisé en dollar des Etats-Unis d’Amérique ($ US) et le taux de change est celui de la date limite fixée pour la remise de l’offre.

 

V. Litige :

Tout différend qui ne pourrait être réglé à l’aimable et qui naîtrait à l’occasion de la validité, de l’interprétation et de la résolution ou de la résiliation du présent contrat sera tranché par les tribunaux Djiboutiens selon le droit Djiboutien.


 

VI. Avis :

6.1 La domiciliation de l'acheteur est précisée dans l'annexe à la soumission.

6.2 Toute communication au vendeur sera faite à :

Monsieur le Ministre de l'industrie et du Développement industriel

BP 175 Djibouti

République de Djibouti.

6.3 Le vendeur notifiera par lettre recommandée avec accusé de réception à l'acquéreur dont la soumission aura été retenue, l'accord de principe de la cession à son profit de la société objet de la présente soumission.

 

VII. Régime fiscal :

L'acquéreur sera soumis aux impôts directs, taxes, droits et redevances prévus par les législations en vigueur en République de Djibouti. L'acquéreur bénéficiera des avantages prévus dans le Code des Investissements de Djibouti pour une période de...................................

 

VIII. Conditions générales :

8.1 Prix : Les prix ont un caractère forfaitaire et ferme et l'acquéreur ne peut sous aucun prétexte revenir sur ces prix.

 

8.2 Informations secrètes : l'acquéreur s'engage à traiter tous les détails du présent contrat comme étant privés et confidentiels, sauf dans la mesure où la communication de tout ou partie du contrat sera nécessaire pour les buts de celui-ci ; il s'engage également à s'abstenir de publier ou divulguer le contenu ou tout détail du contrat dans toute publication professionnelle ou technique sans avoir obtenu, au préalable, l'autorisation écrite du vendeur.

 

 

REPUBLIQUE  DJIBOUTI
MINISTERE DE L'INDUSTRIE ET DU DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL
APPEL D'OFFRES
PRIVATISATION DE LA SEET
(Société d'Exploitation des Eaux de Tadjourah)
Memoradum de la société

 


 

MEMORANDUM SUR LA SEET

(Société d'Exploition des Eaux de Tadjourah)

 

 

I- Introduction

 

La SEET est une entreprise publique produisant et commercialisant de l'eau minérale, mise en service en 1981.

Elle est une société à responsabilité limitée (SARL). Son capital s'élève à 400 millions FD. L'état en détient 95 % (380 m FD), et les investisseurs privés 5 % (20 m FD).

La société emploie 53 personnes dont 35 à l'usine à Tadjourah et 18 à Djibouti-Ville.

Le forage alimentant l'usine prélève l'eau d'une nappe phréatique située à proximité immédiate et qui s'étend  sur un rayon d’environ 600 m autour du forage.

L'usine produit une eau minérale de table présentée dans des bouteilles en matière plastique de 1,5 litre regroupées dans des cartons de 12 bouteilles.

L'eau ainsi produite est distribuée sur l'ensemble du pays et plus particulièrement à Djibouti-Ville.

La capacité de production de l'usine est de l'ordre de 4.000.000 de bouteilles par an.

Le siège social de la société et la direction sont regroupés à Djibouti dans les locaux du Ministère de l'Industrie qui assure la tutelle de l'entreprise.

 

II. Situation de la société :

 

1. évolution de la production :

Après un démarrage et une rapide montée du régime de production à un niveau permettant de dégager des bénéfices commerciaux substantiels, la société a connu des déboires importants vers les années 1985 et 1986 qui se sont soldés par un résultat négatif de 152 M DJF, par une insuffisance de chiffre d'affaires et de nombreux problèmes d'exploitation et de gestion.

La situation s'est sensiblement améliorée pour l'année 1990.


 

 EVOLUTION DES PERFORMANCES (PRODUCTION ET C.A)

 

 

 

 

  1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990
Production en carton de 12 bouteilles 78.870 176.462 308.532 338.010 250.016 302.363 316.511 275.338 197.404 240.119
Chiffres d'affaires en millions de francs Djibouti 66.931 183.562 294.504 300.775 243.910 261.045 371.836 378.546 209.902 211.667

 

 

Capacité du marché local :

Le marché local est en partie constitué par l'ensemble des expatriés européens dont la consommation peut être estimée à 2.000.000 de bouteilles par an.

Globalement, la consommation locale a fortement augmenté au cours de ces dernières années. En 1979 la consommation intérieure se situait à 2.000.000 bouteilles/an, elle a atteint 5.000.000 de bouteilles en 1986.

Actuellement le marché local potentiel est estimé à 7.000.000 bouteilles par an.

Capacité de production de l'usine :

La capacité maximale de l'usine se situe autour de 6.000.000 b/an avec un débit horaire d'eau voisin de 4.800 l / h que fournirait sans difficulté le poste de traitement d'eau.

 

Production effective de l'usine 1981-1989 :

Alors que la demande du marché se situe au tour de 5.000.000 bouteilles par an, la production réelle s'est stabilisée autour de 3.500.000 avant de chuter en 1989 à 2.400.000 le tableau suivant retrace cette évolution :

 

1981 :    946.440      1982 : 2.117.544        1983 : 3.702.384

1984 : 4.056.120      1985 : 3.000.192        1986 : 3.628.356

1987 : 3.798.132      1988 : 3.304.056        1989 : 2.368.848

1990 : 2.881.428

 

2. Problèmes actuels

a) Problèmes de maintenance

Entretiens et réparations :

L'absence de moyens rend illusoire toute politique d'entretien.

 

2. Problèmes actuels

Les causes de ces mauvaises performances sont multiples et concernent pratiquement toutes les fonctions de l'entreprise. Les problèmes ont pour origine :

La technique de production et de maintenance :

- problèmes électromécaniques sur équipements majeurs (compresseurs d'air, groupe frigo et extrudeuses). Le manque de pièces de rechange d'origine, et la faiblesse d'une trésorerie ne pouvant suppléer à ce manque, ont entraîné une dégradation sûr de l'équipement, accentuée par le manque de technicité du personnel de maintenance et par l'absence d'outillage et d'équipement d'usinage dans le local de maintenance,

- difficultés de réglage de l'extrudeuse entraînant une surconsommation de matière première due à des fuites au plan de jointure, au mauvais décolletage, à la formation d'oreilles...

Poids moyen d'une bouteille : 56 g en 1988 et des rebuts importants,

- manque d'entretien des machines,

- une assistance technique plus que réduite et d'abord assurée de manière discontinue. La présence d'un expert d'origine belge à temps plein depuis mars 1989 ne semble pas améliorer ces perfor­mances, mêmes si par ailleurs, il semble faire un bon travail, ce qui tend à démontrer l'insuffisance actuelle de cette assistance technique,

- pertes excessives dans la production, dues à des impuretés dans les matières premières et à la casse. La consommation matière était en 1986 de 76,2 g de PVC par bouteille, le standard moyen étant de 46 g.

Ressources humaines :

- taux d'absentéisme permanent élevé,

- faible productivité du personnel par ailleurs sensiblement mieux payé qu'à Djibouti dans le même secteur d'activité,

- manque de formation générale (technique, commerciale, gestion) de l'ensemble du personnel,

- ainsi le laboratoire d'analyse installé dans l'usine n'est pas utilisé.

 

La logistique :

- absence de suivi dans les commandes de matières premières,

- absence de téléphone sur le site de l'usine,

- disparitions de matières premières et consommables pendant les transits,

- casse due aux manipulations trop fréquentes (notamment en 1988 lors du transport par boutres),

- ruptures de stocks : emballage carton (dû à l'absence de prévision ou aux délais anormaux de dédouanement à Djibouti), colle (1989) et récemment de PVC, etc...

 

L'aspect commercial :

- politique commerciale manquant de cohérence,

- blocage du prix de vente par le conseil d'administration,

- baisse du dollar en 1987,

- nombre important d'impayés irrécouvrables.

 

 

L'organisation et le management :

 

- faiblesse de la structure de management,

- existence d'un dépôt à Djibouti dont l'utilité semble devoir être remise en cause,

- effectifs pléthoriques (60 personnes en 1987 dont 20 pour le seul dépôt, 74 personnes en 1986),

- absences des documents comptables des années 82 à 85.

 

 

III. Le fonds de commerce :

 

C’est apparemment le seul point fort du dossier en dépit d'une notoriété et d'une image de marque qui ne semblent pas avoir fait l'objet d'une attention suffisante de la part des dirigeants.

 

Depuis la création de l'usine, toute la production livrée est vendu. Il est communément admis que la SEET pourrait vendre sans effort commercial, jusqu'à 4,5 millions de bouteilles par an si elles pouvaient être produites, soit environ 90 % du marché djiboutien. Un potentiel qui n'a encore jamais été exploré existe à l'exportation. Faute d'un rythme de production adéquat, ce fonds de commerce est mal exploité dans un marché qui est très demandeur. Les eaux importées s'adressent essentiellement à une clientèle expatriée et, de ce fait, ne constituent pas une concurrence très forte pour la SEET. L'eau de Tadjourah est vendue essentiellement à l'Armée française (50 %) et à la clientèle locale. L'élasticité du prix de vente est donc relativement limitée en raison de la faible solvabilité de cette clientèle locale.

 

La SEET dispose d'un marché facilement identifiable en qualité et en quantité et bénéficie d'un monopole protégé par des droits à la consommation sur les eaux importées.

Elle dispose d'un équipement adéquat lui permettant d'adapter facilement ses capacités de production à la demande potentielle du marché.

L'importance de la part du marché occupée par un nombre limité de clients importants (grossistes, supermarchés et Armée, française) constitue donc le point fort pour la société s'ajoutant à la qualité reconnue du produit. Elle peut s'imposer sans difficulté sur le marché bénéficiant de la part très limitée des coûts de distribution et du paiement cash de toutes les commandes.

 

IV. Situation financière

 

1. Bilans

La comptabilité passée de la SEET ne présente pas toutes les garanties requises de fiabilité. La présence en 1986 d'un expert comptable expatrié a permis d'effectuer certains ajustements et redressements notamment au niveau des amortissements.

L'examen de ces bilans au cours des années passées peut se résumer de la façon suivante :

1982-1984 : Période d'amélioration de la structure financière. Réalisation de bénéfices substantiels et distribution de dividendes.

1985-1986 : Exercices aux résultats négatifs par insuffisance de chiffre d'affaires.

1987-1988 : Réduction légère de la dette par amélioration très sensible du CA en 1987.

La société gère au mieux son actif. Le poste client est réduit au minimum par l'instauration d'avance clients.

Toutefois le poste fournisseur s'est dégradé en 1988 par les avances exigées par les fournisseurs.

Le fonds de roulement augmente par le jeu de l'amortissement, mais les capitaux propres se dégradent par l'accumulation de résultats négatifs.

1989 - Les résultats de cette année (non encore communiqués) vont probablement entraîner une situation largement négative.

C'est donc une situation de facilité qui a prévalu jusqu'ici :

- absence de concurrence (l'importance est un marché différent),

- des ressources financières gratuites en majorité non remboursées, mais qui n’ont pas réussi à contre-balancer l'effet très néfaste d'une gestion approximative.

 

V. Perspectives d'avenir :

 

Elles sont réelles et multiples :

Réduction des coûts de fabrication,

- réduction de la surconsommation de PVC et de la casse,

- suppression des cartons et remplacement par des housses plastiques (packs)

- réduction du personnel.

 

Amélioration de la productivité :

- formation du personnel en électromécanique,

- meilleure politique salariale (motivation),

- formation de l'encadrement,

- réaménagement des horaires de travail.

 

Amélioration de l'aspect commercial :

- augmentation du prix de vente économiquement envisageable,

- reconquête d'une image de marque fondée sur la qualité de l'eau, des prestations (livraisons des quantités commandées dans le temps), et sur la notoriété du repreneur,

- conquête de nouvelles parts de marché sur les eaux importées (800.000 bouteilles en 1987),

- élaboration d'une politique de marketing digne de ce nom,

- renégociation des prix avec les grossistes,

- diversification de la production dans les jus de fruits (marché très demandeur déjà occupé par la Laiterie de Djibouti à un prix de vente largement concurrençable (prix 1 l = 155 FD).

 

Amélioration  de la logistique :

- assurer par route de façon autonome le transport des matières premières consommables et produits finis pour ne pas dépendre de transitaires locaux défaillants,

- suppression du dépôt de Djibouti,

- installation d'un téléphone à Tadjourah.

Amélioration du management :

- transfert du siège à l'usine de Tadjourah tout en conservant une simple antenne commerciale à Djibouti,

- encadrement par expatriés (1 à 2).

Amélioration de l'environnement administratif.

 

 

 

 

 

 

VI. Autres éléments

 

Géographie :

La ville de Tadjourah est reliée à Djibouti par :

- un bac qui effectue la traversée du golfe (3 heures - 35 km),

- une route nouvellement construite (1988) qui contourne le golfe en passant à proximité du lac Assal (170 km),

- une liaison aérienne.

L'usine est située le long de la route au PK 9 à quelques kilomètres de Tadjourah.

 

Aire usine et bâtiment :

Il s'agit de bâtiments en bon état, qu'il faudra probablement réaménager (cloisonnement entre embouteillage et fabrication bouteilles, dallage du sol...) et restaurer. Ils sont suffisamment larges et spacieux pour produire et stocker pour une cadence supérieure à 4,5 millions de bouteilles/an.

 

La zone proche de l'usine est entourée d'un grillage de protection. Les forages sont situés en dehors de cette zone.

 

Surface des bâtiments :

Production 500 m2

Stockage PF 885 m2

Stockage MP 298 m2

Administration 180 m2

Total 1.863 m2


 

LISTE ET SPECIFICATIONS DES EQUIPEMENTS PRINCIPAUX

 

 

 

 

Marque/Type

Cadence/Capacité

Observations

Extrudeuse

Embouteilleuse

Manchon+Tunnel de rédaction

Etiquetteuse

Encartonneuse

Compresseurs d’air

Groupe frigo

Silo

Groupe électrogène

Ozoniseur

Matériel de tension et de manutention 

 

SIDEL DSLI CS 1980

SMA/MAPCO

Sheiddeger 1986

Virey Garnier 1986

Gonzague Hermier

Worthington/7X7 HBB

FACIS

Inox

Atlas Copco

Christ

 

1200 bt / heure

300 bt / heure

3200 bt / heure

3200 bt / heure

260 c/ heure

 

 

35 000 bt

50 KVA

 

-Moteurs ASEA changé en 1985, 1 moteur rebobine

-Compteur 30.500 heures Février 90

-Révisée en février 1991 par un sideliste

-Nécessite un reconditionnement

-Équipement à réviser

-Un en réparation, le 2e ayant subi une avarie importante en décembre

-Non ventilé

-Assure réchauffage vis d'extension en cas de coupure électrique.

-En bon état

-Renouvelé en partie

 

Coûts des intrants

Intrants - CIF Djibouti 1989 - 1 FRF x 29 - 1 FDJ

- compound PVC Dorlyl 9 030 FRF /T

- bouchons 34,2 FRF /1 000 u

- cartons socar 267 FRF / 100 u

A ce coût ajouter la TIC - 28%

- kwh électrique 46 FD/kw

(vendu 34 FD en ville de Tadjourah), coupures peu fréquentes. Importation et concurrence

En 1989, les importations ont représenté environ 800 000 bouteilles.

 

Prix de la concurrence :

                                        FD/bouteille                       Qualité

Eau de Tadjourah                 120                                minérale (4)

Pierval                                  165                                 source

Sainte Cécile                         200                                 source

Evian                                    220                               minérale

Vittel                                    220                               minérale

Volvic                                  220                               minérale

Contrexeville                        240                               minérale

 

 

(4) L'eau est appelée «minérale», mais selon la législation française devrait s'appeler "eau de source".

Taxe sur les importations d'eau minérale :

 

Taxe sur les importations d’eau minérale :

 

                             Nouvelle                      Ancienne (avant 1990)

- TIC                       30 %                             28 %

- Surtaxe                14 FD/I                          26 %

 

Hydrogéologie : ressources en eau

Les ressources en eau

 

La nappe est relativement large car elle s'étend d'est en ouest sur plusieurs kilomètres jusqu'au delà de l'ouest à l'est de Tadjourah. Une littérature abondante existe sur le sujet, notamment les travaux de la coopération allemande qui a largement étudié la région et qui doit en principe revenir courant 1990 pour faire une étude sur les nappes qui alimentent les trois grands centres urbains du pays et mettre en place des stations de mesure.

 

Historiquement le premier forage à servi à alimenter un chantier de construction, puis est devenu un forage nomade alimentant un abreuvoir. En raison des risques de pollution, cet abreuvoir a été par le passé, déplacé de 600 m, ce qui semble a priori nettement suffisant. Ils existe actuellement un périmètre de protection autour de la source de 600 m.

 

Géologiquement, la nappe est localisée dans de puissantes formations sédimentaires associées au cône de déjection de l'oued. Elles sont composées de conglomérats grossiers avec des éléments rhyolitiques et basaltiques avec présence de graviers et de sable.

L'intérêt hydrogéologie des alluvions au niveau du cône a été démontré dans les forages précédents.

 

A la demande du Ministère de l'Industrie, le service du génie rural a entrepris en 1989 la réalisation d'un forage, celui réalisé en 1974 présentant des signes réels de vieillissement (crépine corrodée).

 

Le forage réalisé en 12 pouces jusqu'à une profondeur de 140 mètres a présenté un niveau statique de 104,9 mètres. Le débit d'exploitation a été fixé à 24 m3/h, ce qui est largement suffisant pour les besoins de l'embouteillage.

 

L'eau présente une minéralisation raisonnable 580 mg/l. Une augmentation de la minéralisation a été évoquée sans que les preuves avancées soient probantes. Ce phénomène est probablement dit, en période où le niveau supérieur de la nappe est insuffisamment rechargé en raison de la faiblesse des pluies dans ce secteur, à un captage plus important de la partie fossile de la nappe qui par nature est plus minéralisée.

 

Le front marin semble suffisamment éloigné pour écarter a priori tout risque de pollution marine.

 

La présence d'animaux ne semble pas avoir affecté cette nappe, mais ce point mérite d'être vérifié. Des analyses de contrôles de qualité sont régulièrement faites par les services d'hygiène et d'épidémiologie du Ministère de la Santé publique. Des contre-vérifications sont effectuées régulièrement à l'Institut Pasteur à Villeneuve d'Ascq.

 

 

REPUBLIQUE DE DJIBOUTI
MINISTERE DE L'INDUSTRIE ET DU DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL
Projet de privatisation
mise en vente de la SEET
Société d'Exploitation des Eaux de Tadjourah

 

Activités :

eau minérale de table ; bouteilles plastiques de 1,5 l.

Localisation :

Tadjourah, 170 km de Djibouti.

Propriétaire :

État à 95 % ; autres 5 %.

Mise en service :

année 1981.

Effectifs : 53

 

Installations :

- unité de fabrication de bouteilles,

- sous-tirage et remplissage,

- étiquetage,

- étanchéité,

- emballage carton.

 

Production :

4 millions de bouteilles par an.

 

Marché :

Marché local potentiel 7 millions de bouteilles par an, possibilité d'exportation .

 

Situation financière :

Situation déficitaire due à une non maîtrise d'exploitation.

 

Situation potentielle :

Possibilité d'une rentabilité certaine si exploitation améliorée.

 

Pour toute information prière contactez le Ministère de l’Industrie et du Développement Industriel.

Adresse :

BP :175 Djibouti

Télex : 5847 DJ

Fax : 253 35 43 96 – 253 35 44 23

Tél : 253 35 01 37 – 253 35 03 40

 

 

 

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